Comme un papillon sous la lumière! (Cp Wynn)

Mois du Gnome.
Mara 16, sur le temps de midi.
________________________________

Assis derrière son grand bureau d'acajou, contemplant son bureau empli d'artefact anciens et rares, dont l'Unicorne de puissance, sauvée par une élève, Magnus songeait. Toute sa vie, il avait été loyal à l'Empire Arkanien. Il lui avait consacré 150 années, avait participé à l'élargissement de ses frontières, contribué à sa politique... Il se considérait comme un patriote. Peut-être le dernier, pensa-t-il tristement. Magnus croyait en la grandeur de son pays, mais aussi en sa décadence. Décadence provoquée par la tête même d'Arkanios. Depuis cinq ans, la guerre du sud s'enlisait, et personne ne pensait à faire évoluer la situation. Les Archimages préféraient ruiner les Archipels marchands sous les années de guerres plutôt que d'adopter une stratégie de conquête. Quel gâchis! Alors qu'une victoire rapide permettrait un enrichissement de l'empire! Il soupira.Et voici que le Concile envoyait le Salamandre pour superviser le Phénix. Cette fille était une peste, une empêcheuse de tourner en rond. Magnus allait devoir faire preuve de patience en attendant qu'elle s'en aille, et croiser les doigts pour que ses jeunes recrues lui fassent honneur!

Des pas retentirent dans le couloir. Magnus se leva, bien droit, imposant malgré sa taille moyenne. Il prit une profonde inspiration et se prépara à recevoir une tempête inévitable...

La chevauchée avait été longue. Mais il fallait bien la faire à un moment ou un autre, surtout que celle-ci en valait la peine. Du moins, Wynn l'espérait. Ses supérieurs avaient suivis avec intérêt l'évolution de l'Académie, mais seulement à travers des statistiques. Aucun évaluation en tant que tel n'avait eu encore lieu, et si la jeune femme avait été loin d'apprécier ce manque d'examens, les choses allaient cependant changer. Mieux encore, c'était à elle que revenait la charge de les noter sur les compétences. Et l'Archimage n'allait pas se gêner pour qu'ils démontrent leur capacité.

L'Académie était entre de bonnes mains. Magnus avait bonne réputation auprès du Concile, et ce n'était pas pour rien qu'il avait eu ce post de directeur. Cela dit, être un bon général ne voulait pas dire que ses soldats étaient tout aussi irréprochables. Ses ordres étaient clairs : tester ce qui devait être la future Armée du Phénix, sans se braquer sur leur comportement éventuellement puéril venant d'un soldat comme le voudrait le protocole. De plus, la majorité d'entre eux étaient encore jeunes, elle ne devait pas s'attendre à des petits génies en face d'elle. Mais Wynn était confiante. Elle serait vite fixée de toute façon, et s'il y avait un manque d'ordre au sein de l'Académie, alors elle le rétablirait elle-même en attendant que ses supérieurs soient prévenus.

Dans tous les cas, son voyage était désormais fini. L'Académie lui faisait désormais face, et Wynn ralentit sa jument. Elle n'accorda pas un regard aux gardes près de la porte, et ceux-ci ne l'arrêtèrent pas. Ils étaient prévenus de son arrivée, et de toute façon, seul un imbécile ne saurait pas reconnaître un représentant du Concile.

La jeune femme descendit avec souplesse de son cheval et se dirigea rapidement vers le bureau du directeur. Le garde qui l'escorta annonça son arrivée à Magnus, après quoi il s'effaça pour la laisser entrer. Wynn se ne fit pas redire deux fois, et entra dans la pièce pour regarder Magnus.

A posteriori pas très grand, mais d'une puissance redoutable. Magnus avait son respect, et elle espérait que leur collaboration s déroulerait sans encombre. Les examens ne devraient pas durer longtemps si tout allait bien. Si jamais il y avait un imprévu par contre, cela risquait de changer ses plans.

- Bonjour, Magnus. J'ai fait aussi vite que j'ai pu pour arriver jusqu'ici. Il n'y a heureusement pas eu de mauvaises surprise durant le voyage. Le Concile attend d'ailleurs beaucoup de promesses face à ces examens, même si bien sûr, nous n'attendons pas des résultas extraordinaires, à moins que vous n'ayez deux--trois élèves plus doués que d'autres.

Magnus soupira. La femme en face de lui était des plus séduisante, mais aussi des plus agaçantes, à force de parler pendant dix minutes sans s'interrompre pour echanger des politesse.
- Bonjour, Wynn. Ici, je te serai gré de me donner du "Monsieur le Directeur" ou du "Général", tandis que je te donnerai du "Capitaine". Nous sommes dans une académie militaire, en fin de compte, la familiarité n'est pas de mise. Donc, Capitaine, fit-il en appuyant bien sur le grade, vous êtes ici pour juger du niveau de nos élèves. Vous serez sûrement surpris du nombre d'élève de talent que nos bâtiments abritent. En dehors de cela, j'espère que votre séjour ici, aussi court sera-t-il, sera des plus agréables.

- Bonjour, Wynn. Ici, je te serai gré de me donner du "Monsieur le Directeur" ou du "Général", tandis que je te donnerai du "Capitaine". Nous sommes dans une académie militaire, en fin de compte, la familiarité n'est pas de mise. Donc, Capitaine, vous êtes ici pour juger du niveau de nos élèves. Vous serez sûrement surpris du nombre d'élève de talent que nos bâtiments abritent. En dehors de cela, j'espère que votre séjour ici, aussi court sera-t-il, sera des plus agréables.

Wynn hocha la tête. Si elle n'était pas une débutante au bas de l'échelle dans le Concile, l'Académie était dirigée par Magnus, et en conséquence, elle devait se plier à ses règles, même si la jeune femme pouvait les contester. Après tout, c'était ceux qui avaient fondé cet établissement qui l'avaient envoyée. Et ils auraient un rapport, que celui-ci soit bon ou mauvais.

- Je resterai quelques jours. D'abord pour mettre en place l'examen écrit, et surtout les examens pratiques. Ces derniers seront les plus importants, comme vous vous en doutez probablement, Général. Ils seront étalés sur un ou deux jours, pour ne pas épuiser les élèves trop vite. Cela dit, sachez que je m'autoriserai aussi à aller voir vos professeurs…

Il n'apprécierait sans doute pas son initiative, et Magnus garda en effet le silence pendant quelques secondes.

- Bien, fit-il d'une voix neutre. Mais je vous demanderai de ne pas intervenir dans leurs cours. Permettez aussi que je corrige moi-même leur examen écrit. En tant que directeur, je pourrai ainsi voir si mes enseignants font bien le travail demandé.

- Cela ne me pose pas de soucis dans la mesure où vous me fournirez les résultats ainsi qu'une appréciation globale. Il y a cependant une dernier chose dont je voudrais vous parler.

Magnus la regarda sans broncher, et Wynn continua après avoir été sûre qu'il ne prendrait pas la parole.

- Bien que vous nous ayez fourni un long rapport… Par quels moyens de faux élèves se sont introduits dans l'Académie ?

Elle parlait de cette fichue fête qui avait failli tourner à la catastrophe. Heureusemnt, la Corne n'avait pas su être dérobée, et si ses supérieurs avaient décidés de ne pas "réprimander" ce Nathaniel Flint, ils avaient pris leur revange en l'envoyant… Eh bien, dans un lieu assez lointain.

- Un sort de métamorphose, répondit Magnus. Du moins, c'est ce que l'on suppose, même si la plupart d'entre eux ont pu garder leur apparence. Mais pour une raison de sécurité, ce serait logique qu'ils se soit transformés en de véritables élèves, le tout pour ne pas attirer l'attention des gardes.

- Je vois.

La jeune femme se tut quelques instants afin de réfléchir, après quoi elle regarda à nouveau le directeur.

- Les élèves devront désormais avoir une carte, attestant qu'ils font bel et bien partie de l'Académie. Aucune autre personne ne pourra donc l'infiltrer… En tout cas de la même manière qu'ils l'ont fait.

Magnus approuva son accord d'un signe de tête puis se leva pour marquer la fin de cet entretien.

- Comme je l'ai déjà dit, je vous souhaite un bon séjour et une agréable surprise quant à l'expérience de nos élèves.

- Je ne doute pas qu'il soit à la hauteur des attentes du Concile, fit la Salamandre d'un sourire.

Wynn salua ensuite le Général d'un hochement de tête avant de se détourner. Il n'y avait plus qu'à s'installer dans sa chambre à présent… Et consulter les dossiers des pensionnaire qu'elle allait tester.